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Combiner baisse d’IFT et passage en TCS

Pour réduire les doses des produits phytosanitaires sans affecter leur efficacité, Samuel Vivion cherche à améliorer les conditions d'application.

Depuis son engagement dans un groupe Dephy en 2012, Samuel Vivion a fait évoluer ses pratiques pour abaisser son utilisation de produits phytosanitaires en parallèle de sa réduction du travail du sol.

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En 2012, Samuel Vivion, polyculteur-éleveur à Lys-Haut-Layon, dans le Maine-et-Loire, a intégré un groupe Dephy du département avec l’objectif de réduire ses IFT (1). Il modifie alors progressivement ses pratiques et commence, en 2014, à limiter son recours au travail du sol. « Nous n’avions déjà pas des IFT très élevés, et nous avons réussi à les abaisser notamment par la réduction de doses, retrace-t-il. Je suis passé de 150 à 50 l/ha de bouillie. »

La formation « bas volumes » à laquelle le groupe a participé l’a notamment accompagné dans cette voie. Pour maintenir une bonne efficacité et limiter les risques de résistance malgré la réduction des doses, Samuel ne traite quasi plus que la nuit pour profiter des conditions optimales de pulvérisation, et corrige la dureté de l’eau. « Pour des herbicides foliaires, j’utilise du sulfate d’ammonium et pour les fongicides et insecticides, du sulfate de magnésie. J’ajoute également un adjuvant aux herbicides foliaires pour mieux coller au feuillage. »

Leviers agronomiques

Quant aux insecticides, ils se font rares sur l’exploitation. En colza, la date de semis a été avancée avant le 15 août. Une stratégie qu’il juge payante puisque la culture, plus robuste à l’arrivée des altises, leur résiste mieux sans protection.

« Ce que nous a aussi appris ce groupe, c’est à observer, à relativiser sur ce que l’on peut voir au champ ou entendre dans les environs, et à distinguer quels maladies ou ravageurs sont à gérer assez tôt, et lesquels peuvent attendre un peu plus. »

L’agriculteur s’appuie également sur le levier variétal, en céréales à paille notamment. « Sur ces cultures, je suis entre 20 et 30 % de la dose homologuée selon la pression », indique-t-il.

« Le groupe Dephy nous a appris à relativiser sur ce que l’on observe au champ et à ne pas s’alarmer. »

Depuis quelques années, Samuel produit ses semences de blé et d’orge sur 3 ha. « Je sème quatre variétés en bandes, les moissonne séparément et n’en sélectionne que trois, explique-t-il. Elles sont ensuite triées et traitées sur l’exploitation. En blé, je garde toujours une bonne base Absalon, que je complète avec d’autres variétés pour combler ses lacunes en protéines, en faisant toujours attention à leur résistance ou tolérance aux maladies. » Depuis, à la récolte « je constate que je n’ai pas d’excès dans un sens ou dans l’autre, résume-t-il. Les rendements fluctuent moins. »

Des essais de couverts sont mis en place en interculture courte pour la gestion de l'enherbement. Ici, de la phacélie, vesce velue, tournesol, féverole, et moutarde. (© Raphaëlle Borget / GFA)

Travail du sol limité

Du côté des herbicides, le curseur est plus difficile à abaisser (voir l'infographique) avec la limitation drastique du travail du sol. Autrefois précédées d’un labour, les cultures d’hiver sont désormais implantées en semis direct. Celles de printemps succèdent, quant à elle, à un déchaumage. « Même si on maîtrise la qualité de la pulvérisation, sans labour on ne parvient pas à réduire cet IFT herbicides », regrette-t-il.

D’autant plus que selon l’année, certaines problématiques font ou refont surface. « C’est le cas de la folle avoine qui sort en avril. Nous sommes alors obligés de faire du rattrapage. Nous n’avions pas cela il y a dix ans. »

Un constat commun à l’ensemble du groupe toujours à la recherche de solutions. Chez Samuel à l’été 2023, différents couverts d’interculture courte ont été implantés en bandes entre deux céréales à paille pour juger de leur effet étouffant sur les adventices. « On a prévu différents programmes herbicides sur la céréale suivante. On essayera de voir si certaines modalités sont suffisamment propres en se passant d’un traitement », présente Benoît Foucault, animateur du groupe. Les conditions de semis particulières de l’automne 2023 pourraient toutefois perturber l’interprétation des résultats.

(1) Indice de fréquence de traitement.

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